Trump condamné pour outrage, menacé d'"incarcération" à la reprise de son procès à New York

le 30/04/2024 à 18h00 par  Afp - Lecture en 3 min
Donald Trump a été condamné mardi à 9.000 dollars d'amende pour s'en être pris publiquement aux témoins et jurés en marge de son procès pénal à New York, où le juge a menacé de l'incarcérer s'il recom...

Donald Trump a été condamné mardi à 9.000 dollars d'amende pour s'en être pris publiquement aux témoins et jurés en marge de son procès pénal à New York, où le juge a menacé de l'incarcérer s'il recommençait.

Donald Trump "est prévenu que la Cour ne tolérera pas la poursuite de violations délibérées de ses ordres (...) Si cela est nécessaire et approprié, elle imposera une peine d'emprisonnement", écrit le juge Juan Merchan dans sa décision rendue dès la reprise des débats.

Le magistrat a condamné l'ancien président des Etats-Unis, présent dans la salle d'audience pour cette troisième semaine de procès, à 1.000 dollars d'amende par violation -- neuf au total--, soit le maximum que permet la loi, et ordonné que ses attaques soient supprimées de son réseau Truth Social ou de son site de campagne.

Depuis le début du procès, les procureurs avaient demandé que Donald Trump soit sanctionné pour ses violations répétées de l'interdiction de s'en prendre aux témoins clés du dossier, comme son ancien avocat Michael Cohen et l'ancienne star de films X Stormy Daniels, ou encore aux jurés, dont il sous-entend qu'ils ne sont pas impartiaux.

Avant même que le juge ne statue sur ces premières violations, les procureurs en ont soulevé de nouvelles, qui seront examinées jeudi, avec de nouvelles sanctions possibles à la clé pour Donald Trump.

A son arrivée au tribunal mardi, le candidat des républicains à la présidentielle s'est de nouveau présenté en victime de poursuites judiciaires "pilotées par la Maison Blanche et des juges et procureurs démocrates". Et il a encore appelé le juge, qu'il qualifie régulièrement de "corrompu", à se récuser.

Premier ancien président de l'histoire des Etats-Unis à être jugé au pénal, Donald Trump, 77 ans, risque une condamnation et, en théorie, jusqu'à une peine de prison dans cette affaire, l'une des quatre dans lesquelles il est inculpé.

Il s'agit aussi probablement de la seule qui sera tranchée avant l'élection du 5 novembre, au cours de laquelle il rêve de revanche sur Joe Biden.

- Coquille vide -

Donald Trump est poursuivi pour 34 falsifications de documents comptables qui auraient servi à dissimuler un paiement pour étouffer un potentiel scandale sexuel dans la dernière ligne droite de la campagne présidentielle de 2016.

Une somme de 130.000 dollars avait été versée à Stormy Daniels pour acheter son silence sur une relation sexuelle qu'elle affirmait avoir eue avec lui en 2006, alors qu'il était déjà marié. Une relation qu'il dément. L'accusation parle d'un "complot" pour "fausser" l'élection quand la défense y voit le fonctionnement normal de la démocratie.

Après une première semaine consacrée à la sélection du jury, les débats se sont concentrés la semaine dernière sur le témoignage fleuve d'un ancien patron de tabloïd, qui a planté le décor de l'affaire.

David Pecker, qui possédait "The National Enquirer", a raconté comment il s'était mis au service de la campagne de Donald Trump en 2016 en achetant les droits exclusifs de deux autres témoignages susceptibles de provoquer des scandales. Le tout après une réunion à l'été 2015 avec Donald Trump et son ancien avocat Michael Cohen.

Mais David Pecker, qui n'avait pas été remboursé, avait refusé de payer Stormy Daniels quand son cas s'était présenté.

Mardi, les audiences ont repris avec le témoignage de l'ancien banquier de Michael Cohen, Gary Farro. Il a détaillé comment ce "client difficile", pour qui "90% du temps les demandes étaient urgentes", lui avait demandé d'ouvrir un compte pour une nouvelle société, en fait une coquille vide qui a servi à payer Stormy Daniels.

"Si le client m'avait dit qu'il s'agissait d'une société écran, je n'aurais pas ouvert" le compte, a-t-il témoigné.

Michael Cohen avait ensuite été remboursé, en 2017, par le groupe d'entreprises de Donald Trump, la Trump Organization. Ces dépenses avaient été enregistrées comme "frais juridiques", d'où les poursuites pour falsifications comptables.

Au début du procès, le juge a énuméré les noms d'une quarantaine de témoins potentiels, dont Michael Cohen, Stormy Daniels, de son vrai nom Stephanie Clifford, mais aussi Steve Bannon, l'un des anciens stratèges politiques de Donald Trump, ou Hope Hicks, son ancienne directrice de la communication à la Maison Blanche.

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